Depuis 2011, sur les côtes de l’Alaska, se tiennent des réunions préparatoires à la COP 21 provoquées par les étés toujours plus chauds : 35 000 morses y débattent chaque jour du problème du réchauffement climatique. Leurs délégués devraient présenter leurs conclusions à Paris dans deux semaines.

Session plénière du First WMC (Warm Morse Congress) qui rassemblait 35 000 participants en 2011 près de Point Lay dans le nord est de l’Alaska.  Photo CoreAccardo/NOMA/NMFS/NMML.AFSC
Session plénière du First WMC (Warm Morse Congress) qui rassemblait 35 000 participants en 2011 près de Point Lay dans le nord est de l’Alaska.
Photo CoreAccardo/NOMA/NMFS/NMML.AFSC

 

Jusqu’au début des années 2010, et depuis la nuit des temps, les morses se rassemblaient à la fin de l’été sur les banquises et rivages couverts de glace du Pacifique Nord, en particulier dans la Mer de Béring, pour parachever l’élevage des jeunes nés l’hiver précédent. Sur de vastes espaces répartis sur ces côtes sauvages, leurs colonies s’installaient, assurées d’y trouver nourriture abondante, entraide et convivialité.

C’était sans compter les effets du réchauffement climatique qui a fait fondre les glaces et avec elles les aires de repos et ressources alimentaires de cette estive programmée de longue date.

En 2011, l’ US Geological Survey a constaté des concentrations inhabituelles de morses et de leurs petits sur les côtes de l’Alaska. Alors qu’auparavant il y avait de nombreuses nurseries réparties sur les côtes glacées de la Mer de Béring, aujourd’hui, l’absence de glace provoque des rassemblements où des dizaines de milliers de morses convergent pour parachever l’élevage de leurs petits. S’en suivent des bousculades et empoignades, beaucoup de jeunes périssent perdus dans ces foules, et les ressources alimentaires locales sont rapidement épuisées. Ces migrations et concentrations atypiques sont le résultat du réchauffement des eaux de surface de l’Océan Pacifique qui privent de leurs refuges les morses et leurs petits.

Mieux qu’un long discours, la carte ci dessous illustre le réchauffement des eaux de surface du Pacifique Nord, dont la conséquence première est la disparition des banquises et côtes envahies de glace en été où autrefois les colonies de morses estivaient.

Dans le Pacifique Nord, des températures inhabituellement chaudes sont enregistrées dans le Mer de Béring et jusque en Californie. Plus le rouge est foncée plus la température de surface est élevée. Document US Geological Survey
Dans le Pacifique Nord, des températures inhabituellement chaudes sont enregistrées dans le Mer de Béring et jusque en Californie. Plus le rouge est foncée plus la température de surface est élevée. Document US Geological Survey

 

 

Pour autant, les morses ne se laissent pas abattre comme en témoigne la vidéo suivante. https://www.youtube.com/watch?v=rH77gte9lVI

 

Les discussions entre eux sont vives et riches, et ils ont des propositions et suggestions pour entraver la montée prétendue inexorable des températures globales source de leurs maux. Seront-ils entendus ? Rien n’est moins sûr : bien qu’invités à plusieurs reprises à participer à l’une des Tables Rondes des successifs WMC (Warm Morse Congress), plusieurs climato sceptiques de l’Académie des Sciences de France n’ont pas cru bon y répondre favorablement.

 

 

Post Scriptum : Merci à Amy Hubbard du Los Angeles Times

http://www.latimes.com/science/sciencenow/la-sci-sn-walrus-sea-ice-alaska-20141001-story.html