Il y a eu en avril dernier le vote d’une loi pour accorder droit de cité à quelques uns des animaux qui résident en France. Depuis, ces nouveaux privilégiés ne peuvent plus être considérés comme des « biens meubles », mais ont acquis le statut d’« êtres vivants doués de sensibilité ». Cependant, seuls les animaux « domestiques » français sont concernés. La foule des « autres » ne peut pas bénéficier de la protection du nouveau texte qui leur éviterait pourtant bien des vilénies et tortures. En sont en effet exclus les animaux « sauvages » bien sûr, comme leur nom l’indique et sans aucun doute pour cette raison, et aussi cette grande foule des animaux « nuisibles », domestiqués ou pas, qui eux sont presque tous des étrangers. Cette loi n’est donc qu’un premier pas, tout petit. Il faudra encore bien du courage et des textes pour que soient émancipés TOUS les animaux.
Après la loi, des livres qui la commentent et la soutiennent, en faisant remarquer bien sûr son incomplétude. Parmi tous les ouvrages récemment parus sur le sujet, le plus émouvant, le plus sensible et sincère en même temps que le mieux illustré me paraît être celui paru aux éditions « Autrement », salué par la fondation Brigitte Bardot (1).

Que ce livre généreux et maladroit dans les contradictions qui s’y expriment se soit attiré les foudres des gardiens du temple de l’ « anti spécisme » m’importe guère : depuis longtemps déjà je n’aime pas les prêtres, quelle que soit la religion qu’ils affichent. Et, peut-être à leur grand dam, je suis heureux de retrouver dans le combat pour la liberté, l’égalité et la fraternité entre tous les êtres vivants vivant sur le sol de France quelques uns des grands esprits de notre pays. Tous, nous ne voulons plus voir ça.

(1) Manifeste pour les animaux. 2014. Franz-Olivier Giesbert avec Michel Onfray, Boris Cyrulnik, Élisabeth de Fontenay, Jean-Didier Vincent, Isabelle Sorente, Frédéric Edelstein, Anne-Marie Philippe, Hugo Desnoyer. Éditions Autrement. Et une belle maquette et de belles illustrations.